•  

    Ici, on dit que certaines nuits, quand le vent veut bien s’en faire l’écho, il reste des mots qui n’ont pas été conditionnés.

     

    – Je présage l’idée que tu es en train de contempler, murmura Visage en inclinant la tête.

     

    Ox ne répondit pas tout de suite. Il se laissait tranquillement rêver.

     

    Visage en avait l’habitude. Ce n’était pas qu’il soit inattentif, enfin… elle n’était

     

    jamais très sûre.

     

    – Non, tu as raison, je ne suis pas inattentif tu le sais bien.

     

    Visage ne répondit pas tout de suite. Elle se laissait rêver tranquillement.

     

    Ox en avait l’habitude. Elle devait au contraire être trop attentive, enfin… il n’en avait jamais été certain.

     

    Visage redressa lentement la tête et se leva du même geste.

     

     

    – Où vas-tu ? S’interrogèrent-ils en même temps.

     

    – Et toi ? Répliquèrent-ils d’un accord hors du commun.

     

    À cet instant, le silence était si musical qu’Ox se mît à penser qu’il n’y avait que Visage pour avoir ce regard là.

     

    Une bulle imprégnée de cieux et de ciels.

     

    – J’ai à venir. Ox recula de quelques mètres.

     

    – J’aimerais qu’on y soit qu’imparfaitement présents, sourit Visage.

     

    – Tu aimes bien ici ?

     

    – Ici ou ailleurs. On y était même pas il y a quelques secondes.


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  • L'invitation visuelle et sonore de notre siècle allonge le temps de sexe disponible et les fantasmes sans limites. Nous voyons tout, comme ils disent, je veux dire : comme ils exhibent. Tous les moyens sont bons et encore, des dossiers non déclassés. Nous ne voyons rien de l'araignée. Elle est maline et maligne. La pseudo-vie privée, servant les privilèges de quelques milliardaires. Nous sommes les consumés de nos petits égaux-à-consommer. Sucer pour avoir une place au soleil. Y'a une bulle papale qui sonne le glas, il est 12:06. Le curé du web est en retard.


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  • Devant l'écran de la machine à bouffer du neurone. Pas pour épater. Juste trouver le truc qui peut sauver. La panacée à ce qui est bien pire que le dérèglement des sens Rimbaldien.

    Il y a plus de 20 ans, la machine à broyer du cerveau me condamnait à vie. Prise. Emprise. Un mal contre un encore pire ? Médication scrupuleusement dénouée du plus simple scrupule; méthodique. Un jour tu te chieras dessus. Peut-il y avoir un sens propre à cette menace ?


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  • Une coccinelle ! Je n'en crois pas mes yeux. Installée sur le pied de lampe à ma gauche. Hibernation avant d'aller prier les bons dieux qu'ils fassent le temps joli de tout à l'heure. Mais quelle heure est-il tout de suite ? En bas à droite de l'écran, 03:06.

     

     


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  • Comme je l'avais écrit juste après le déluge, j'assistai à mon enterrement entre deux Agents-de-la-Raison-d'Etat : après Le Déluge : Moi... bien entendu...

    Je ne comprenais rien à rien. Ces choses. Ces trucs que nous recrutons, re-truqués, synthèse effective, en cours de chargement, dépendance affective. Fusions. Et les jours qui reculent, et les vas-y que j't'encule mes chansons profilées à posteriori du postérieur.

    Y'a du rock dans les écoutilles. Y'a comme le vent tourne...


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  • A tomber d'épuisement, chaque journée, chaque nuit, essayer d'échapper. Bas en bas. Hôte en haute. C'est mon métier, tu peux pas savoir et c'est tant mieux pour toi. C'est un terrain glissant sur lequel je me suis engagé, disons plutôt que je suis engagé d'office et que j'aspire à une retraite sans être nécessiteux. 


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  • J'avais quelques indices. Des phrases dites ou écrites. Des mots émis, épars. Il y avait leurs sofas de cocktails et pour moi l'amertume d'une bière bon marché.

    Je n'y comprenais rien à ce qui m'arrivait depuis ? combien de temps ? Je cherchais dans les symboles qu'on voulait bien mettre sur ma route. Je ne comprenais rien. Elles m'avaient bluffé. Toute cette histoire n'avait aucun rapport avec moi. Mais quelle histoire d'abord ? Racontée ? Songée ? Inculquée ? Décalquée des sens... Que teint le mensonge. Je bluffais parce-que je ne savais rien. Que depuis le début, je criais à qui voulait bien l'entendre que c'était une erreur. Ca, on me l'avait dit, je veux dire, subliminalisé.

    Il n'y avait aucune preuve allant dans mon sens. Rien. Tout en ma défaveur. Entres autres, les hospitalisations en psy, les mots écrits ou dits, les comportements bizarres dus aux médicaments, les interprétations faussées de part et d'autres.

    Merde ! Mort aux cons : déconne. Ma vie s'est gâchée de cette histoire racontée. Ma vie s'est gâtée par culpabilisation d'une erreur que je cherche toujours mais qui n'est pas en mémoire.

    Voilà, le texte de ce matin 06h25. Sans romance, juste les faits comme je les entends.


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  • Prise de drogues légales, 22:56, faut bien tenir le coup. Attendre l'effet... effets secondaires recherchés pour décompresser. L'après-midi a été difficile, grosse chaleur, sensation d'avoir du mal à respirer, angoisse, cage thoracique et abdomen comprimés. Il me les faut ces comprimés. Au début je n'en voulais pas, ils m'ont eu à l'usure. Comme l'alloc que j'ai refusée... impossibilité de travailler officiellement, j'ai dû céder, il fallait bien bouffer, se loger. C'est pour ça qu'ils donnent des allocations. J'irais même jusqu'à dire que l'économie souterraine de la délinquance les arrange. Les gamins consomment, ils achètent des trucs que je ne pourrais jamais me payer. J'ai eu la chance de ne pas tomber là-dedans. Merci la sécu', je consomme, je participe à...


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  • Musiques d'apocalypses, puisqu'il y en aura plusieurs. Le casque F.M. sur les oreilles. J'ai eu la chance de ne pas avoir de gosses. Une femme dans chaque ville. Des amitiés qui restent malgré le temps. Vagabond de l'esprit, je suis explorateur de mon cerveau.

    Je ne sais pas comment ils récupèrent les données et même si on me l'expliquait je n'y comprendrais rien. Affaire classée au passé-présent-futur. Se laisser aller, suivre le cours de ma vie comme entrainé par le courant.

    Des informations ça et là depuis ? Au début ça fait peur, avec le temps on s'habitue. Parfois, c'est même amusant toutes ces coïncidences.

     


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  • Ton défaut. Tu le connais maintenant. C'est pour cela que nous t'avons recruté. Dans La Maison, c'est une qualité. On pourrait presque dire que tu as de la chance. Nous t'avons testé depuis ta naissance, nous avons provoqué ta naissance.


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  • Il se croyait protégé en occulte discrétion. Il y avait des signes, d'incidentes co-ainsi-danses. Ballet des sorcières, opéra, payera haut rat de l'aura. Un râle l'aura.

    Allez ! du balai !!!


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  • Ta mère croit au Vaudou. Il y a des lasers qui lacèrent; qui la serrent. Elle habite le XIXème siècle dorénavant. On ne peut plus la faire revenir. Elle apprécie son boudoir et l'absinthe. Quelque bouffon déclame des vers, acrobaties littéraires ou musicales. Elle est coincée d'un corset. Le corps sait reconnaître.


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  • L'opération était en train de prendre de la gueule. Peu à peu, j'émergeais du bois de gueule et divers autres métiers. Je ne m'étais jamais fait une gueule, du moins, pas retravaillée par l'esthétique. Tout ça me faisait tiquer. Pourtant l'opération était là, sans pitié, devant obéir aux ordres. Pour compenser la chose, j'avais quelques avantages dont je ne parlerai pas.


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